EXPOSITION SAINT-LOUIS 2015
« Portraits photographiques - puiser dans les mythes et les traditions »

L’exposition à la Galerie du Fleuve à Saint-Louis rassemble tout un panorama : l’amour des gens, l’amour des contes vivants, ainsi que l’importance de la mémoire des anciens studios de photographie sénégalais qui sont devenus aujourd’hui une légende visuelle. Cette exposition présente dans le même temps le travail de sept photographes contemporains internationaux - Fatoumata Diabaté, Malika Diagana, Omar Victor Diop, Elise Fitte-Duval, Djibril Sy, Adama Sylla et Ibrahima Thiam -, quelques trésors photographiques issus de collections privées, ainsi que des tirages d’autrefois du Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal (CRDS) à Saint-Louis.

La photographie est un miroir de l’humain – surtout dans le cas du portrait. Pendant tout le XXe siècle, Saint-Louis a connu, comme d’autres villes sénégalaises, une riche production photographique avec les studios. Les diverses classes sociales et les changements historiques ont laissé leurs traces de telle sorte que la photographie est devenue un miroir du passé. Selon le formule d’Adama Sylla, photographe à Saint-Louis depuis les années 50 : « Le quotidien d’aujourd’hui est l’histoire de demain ». Pour les photographes contemporains, ces photographies des années passées forment un trésor visuel du pays qu’ils considèrent avec fierté. A cette occasion, Ibrahima Thiam a réalisé une installation intitulée « Photo Souvenir » en puisant dans ses archives privées. Ici, comme pour l’exposition montrée dans le programme « off » de la Biennale de Bamako de 2015, l’installation de Thiam suggère aux visiteurs l’inscription de l’exposition dans cette tradition.

La photographie de portrait est toujours bien vivante, les jeunes photographes s’intéressent à leurs contemporains dont ils produisent des images. Certains exploitent cette mémoire visuelle, la reprennent avec humour et copient le style « à l’ancienne » en le rafraîchissant, en lui donnant des couleurs ou le caractère d’un petit théâtre pour tous dans la rue. D’autres s’inspirent des mythes et des traditions, des contes de fées, des légendes, des fables et des traces laissées par les traditions anciennes, toujours vivantes, afin d’enrichir leur pratique du portrait des gens d’aujourd’hui. A travers nos expériences présentes, on fait encore vivre les histoires de la fête du « Simb » ou la légende des femmes « Linguères ». Le lutteur est devenu une figure mythique. Le photographe d’aujourd’hui donne à ces hommes et ces histoires un visage.

La Galerie du fleuve, Institut Français, Saint-Louis, Sénégal